On entend beaucoup parler de la déforestation dûe à l’huile de palme, des ravages qu’entraine sa production, et des conséquences sur l’écologie. Comment mieux apprivoiser ce problème, que de se rendre sur place pour constater la situation et obtenir plus d’infos ? Eh bien c’est ce que j’ai fait, et je vais pouvoir vous en dire plus !

Premiers contacts avec la déforestation pour l’huile de palme

En arrivant sur l’ile, par avion, on peut constater à travers le hublot l’étendue des cultures de palmiers. On peut voir des arbres, avec un feuillage en formes d’étoiles, alignés et formant des surfaces bien dessinées… On se rend vite compte que ça n’a rien de naturel, alors on devine qu’il s’agit des fameuses exploitations de palmiers à huile. Et ces surfaces sont presque plus étendues que la forêt naturelle… Je n’ai pas encore mis le pied sur la terre ferme que je suis déjà en contact avec la déforestation liée à l’huile de palme…

Arrivée à Kumai, je dois ensuite me rendre sur le site de Jerumbun, où sont logés les volontaires. Je suis accompagnée de membres de l’association qui est notre partenaire local, et ils vont pouvoir commenter ce que j’observe, et m’apporter des informations complémentaires.

De Kumai à Jerumbun, il y a environ 1h de route, et pendant près de 45 minutes nous ne faisons que traverser des exploitations de palmiers. C’est dire quelle est leur étendue…

Les conditions de travail dans les exploitations d’huile de palme

On croise des camions qui chargent les « essaims » de fruits, qui seront ensuite pressés pour obtenir la fameuse huile. Dans ces forêts il se trouve des installations qui ressemblent à des abris-bus. Parfois des groupes de personnes y sont présents, le visage fermé et la mine fatiguée. Ces installations sont en fait assimilables à des salles de pause. 

 

Ces personnes sont des travailleurs et des travailleuses, qui se remettront à la tâche quelques minutes après notre passage. Leur travail consiste à détacher les essaims des palmiers avec une longue tige munie d’une lame, à placer ces essaims au bord des chemins, ramasser les fruits tombés au sol.

D’autres employés sont chargés de ramasser les récoltes et de les charger dans des camions-benne. Aucun automatisme, ils prennent les essaims et les lancent dans la benne, à 3m de haut. Et ils effectuent ainsi leur tournée comme des camions-poubelle. Et il fait 35 degrés à l’ombre… J’apprendrai plus tard que ces employés, en plus de subir ces conditions de travail très difficiles, sont généralement mal payés.  

Les exploitants sont bien souvent peu scrupuleux. Ils versent des pots-de-vin pour obtenir des terres, et vont même parfois jusqu’à incendier des forêts vierges, tuant ainsi des orangs-outans et d’autres animaux. Après avoir réduit des forêts en cendres, les exploitants-pyromanes argumentent auprès des autorités que le terrain est à présent sans valeur écologique, et réclament leur utilisation pour y planter des palmiers. C’est ainsi que s’opère concrètement la déforestation pour l’huile de palme, avec la complicité du gouvernement, pourrait-on dire…

La déforestation pour l’huile de palme, un problème de société

J’ai pu croiser au cours de mon séjour plusieurs personnes qui ont travaillé pour des exploitants de palmiers, et d’autres qui souhaitent y travailler, et ce, en dépit de leur sensibilité à l’écologie. Je me rends compte que cette industrie est incontournable. Elle fournit un emploi à des milliers de personnes, et elle est indispensable à l’économie du pays. D’autre part, cette huile est tellement accessible qu’elle est utilisée dans énormément de produits d’usage quotidien (savon, lessive, biscuits, etc.), et il est bien souvent impossible pour la population Indonésienne de trouver des produits de substitution, sans huile de palme. 

L’huile de palme fait donc partie du quotidien des indonésiens dans bien des sens…

Les actions de notre partenaire à Bornéo

Alors quelles sont les actions entreprises par notre partenaire ? 

Notre partenaire est une association Indonésienne fondée en 1997 et qui a pour objectif de préserver la vie sauvage. Cela passe par des programmes de réhabilitation des animaux blessés, et par des activités de sauvegarde de leur habitat. À Kalimantan, voici quelques types d’actions qu’ils entreprennent :

  • Achat de terrains, pour y planter des arbres. Pour exemple, le camp de Jerumbun se situe à proximité d’une ancienne mine d’or. Ce terrain à été acheté par l’association alors que la mine était encore exploitée, permettant ainsi de stopper la pollution au mercure dans cette zone, et les employés ont pour la plupart été reclassés au sein de l’association
  • Actions de lutte contre la déforestation, pour que le phénomène ne s’amplifie pas davantage. Cela consiste notamment à dénoncer les nouvelles déforestations en informant la population (réalisation de vidéos, publication de photos, etc.), et à faire circuler des pétitions pour mettre la pression aux instances politiques
  • Employer du personnel local, afin de leur offrir une alternative à l’emploi dans les exploitations de palmiers
  • Sensibiliser la jeune génération à l’importance de la préservation des forêts, car ce sont eux qui ont l’avenir du pays et de la planète entre leurs mains. Leur attitude face à ce genre de fléau sera décisive

La déforestation pour l’huile de palme est un problème qui nous concerne

Lorsqu’on sait que l’Union Européenne est le deuxième plus gros importateur d’huile de Palme (14,9% des importations mondiales), on peut se sentir concernés (et responsables). Je pense que nous avons (nous, les consommateurs) la carte la plus importante à jouer : L’économie et le commerce sont dirigés par la loi de l’offre et de la demande. Si une grande majorité des consommateurs venait à boycotter les produits contenant de l’huile de palme (à savoir que le plus conséquent est le biocarburant), les industriels seraient alors poussés à rechercher d’autres composants pour leurs produits. Et là, il y aurait un vrai renversement de situation.

 

Vous aimeriez agir sur le terrain pour contrer la déforestation dûe à l’huile de palme ? Découvrez vite notre mission de volontariat pour la reforestation à Bornéo

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